Le Martinet : de l’outil de discipline au symbole iconique du BDSM

Le saviez-vous ?

Derrière le martinet que l’on associe aujourd’hui aux pratiques BDSM se cache une histoire bien plus ancienne et surprenante. Cet instrument, devenu emblématique dans les univers érotiques et protocolaires, a traversé les siècles en changeant de fonction.

1. Aux origines : le Moyen Âge et la discipline militaire

L’histoire du martinet remonte au Moyen Âge, où il n’était pas du tout un objet ludique ou sensuel. Il servait d’outil de correction, notamment dans les institutions religieuses, militaires ou éducatives.

Son nom serait inspiré de Jean Martinet, officier français du XVIIe siècle, connu pour sa discipline de fer sous le règne de Louis XIV.
Inspecteur de l’infanterie, il imposait une rigueur redoutable dans l'entraînement des soldats. Même si aucun document officiel ne prouve qu’il ait inventé l’instrument, son nom est resté attaché à l’idée de fermeté et d’autorité… au point de devenir synonyme de “rigueur martiale”.

Le terme dérive vraisemblablement de son nom, devenu une forme de symbole de discipline sévère.
Mais l’instrument en lui-même existait déjà sous d'autres formes (fouets, verges, baguettes).

2. Le martinet du quotidien : une utilisation domestique méconnue

Au XIXᵉ siècle, le martinet change totalement de fonction.
On le retrouve…

  • près des portes,

  • accroché aux porte-manteaux,

  • dans les maisons bourgeoises comme dans les fermes,

  • et même dans le paquetage des soldats français en 1914.

Pourquoi ? Parce qu’il s’agit alors… d’un outil pour nettoyer les manteaux, les débarrasser de la poussière, de la boue ou de la paille.
Autrement dit : un instrument pratique, banal, sans connotation sexuelle.

Ce n’est que bien plus tard que le martinet reprendra une dimension punitive, puis érotique.

3. Dans le BDSM : un instrument iconique et polyvalent

Aujourd’hui, le martinet occupe une place centrale dans l’imaginaire BDSM. On le retrouve dans les donjons, lors de soirées protocolaires, et dans la pratique quotidienne de nombreux couples.

Le martinet, ou “flogger” en anglais

Le terme anglophone est souvent utilisé dans les communautés internationales.
Il existe plusieurs types de martinets, selon leurs matériaux et leur construction.

Avec ou sans manche

  • Avec manche : meilleur contrôle, idéal pour les débutants et les pratiques codifiées.

  • Sans manche (type Florentin) : plus souple, utilisé également dans les pratiques artistiques.

Les matériaux possibles

  • Cuir : le grand classique.

  • Latex : Moins mordant, il permet de jouer avec plus de force sans blesser la personne receveuse.

  • Paracorde : Un alternative souvent moins couteuse mais tout aussi piquante.

Comprendre les sensations : finesse, largeur, nombre de lanières

Les sensations dépendent de la constitution du martinet.

🔹 Épaisseur des lanières

  • Lanières fines → sensation piquante, plus précise.

  • Lanières larges → sensation englobante, plus lourde, plus chaude.

🔹 Nombre de lanières

  • Beaucoup de lanières → impact diffus, enveloppant, idéal pour l’échauffement.

  • Peu de lanières → impact plus ciblé, plus intense, plus mordant.


4. Comment choisir son premier martinet ? (Conseils pour débutants)

  • Préférez un martinet avec manche (meilleur contrôle).

  • Orientez vous vers des lanières larges et nombreuses si vous débutez.

  • Le cuir souple est parfait pour apprendre sans blesser.

  • Jouez sur les zones sûres : épaules, fesses, cuisses.

  • Évitez : reins, colonne vertébrale, nuque, articulations.

5. Les erreurs à éviter

Beaucoup de débutants commettent les mêmes erreurs :

  • Confondre vitesse et intensité : un geste lent peut être puissant.

  • Viser les mauvaises zones : toujours privilégier les zones charnues.

  • Ignorer l’échauffement : jamais d’impact direct sur une peau froide.

  • Utiliser un martinet trop “piquant” dès la première séance. Laissez le temps à votre partenaire d'apprivoiser les sensations.

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