copahi

Quelle est la différence entre un Dominant et un Maître ?

Si je vous dis qu’un Maître par définition est un Dominant, mais qu’à l’inverse un Dominant n’est pas forcément un Maître, je ne suis pas sûr que cela vous aide à y voir plus clair.
Dans les deux cas, un Maître et un Dominant sont des « tops ». C'est-à-dire qu’ils exercent leur domination sur une personne soumise (bottom). 
    
Étymologiquement, le mot « Maître » vient du latin « Magister » qui signifie « celui qui commande, qui dirige » mais aussi « celui qui éduque ». C’est peut-être là où réside toute la différence entre ces deux termes.

Un Dominant n’a pas forcément vocation à éduquer la personne qui lui est soumise. Il guide et cadre la relation, exerce sa domination pendant les séances de jeu, prend la position de donneur avec un ou une partenaire qu’il rencontrerait en donjon, mais ne va pas chercher à accompagner la personne « bottom » dans son développement personnel.

La tâche du Maître est un peu plus complexe car il va accompagner la personne soumise dans la construction de sa personnalité, dans le dépassement de ses traumas, mais aussi en cherchant à lui inculquer son éducation. 

Il y a toujours un Vanille pour faire un parallèle avec les enfants et l’éducation que des parents leur donnent. 
Dans le BDSM, cela n’a pourtant aucun rapport. 

Il ne faut pas oublier que la personne soumise est consentante et que c’est elle qui choisit la personne à qui elle offre sa dévotion et sa soumission. Dans le cadre d’une relation Maître/soumis(e), elle va accepter d’apprendre de la personne qu’elle a choisi comme Maître et de recevoir son accompagnement, son aide et son enseignement comme un cadeau au même titre que la soumission qu’il ou elle lui offre.

A contrario les enfants reçoivent l’éducation de leurs parents, et personne ne leur demande si ça leur convient ou non. C’est comme ça. Chaque Maître est différent, a des caractéristiques particulières qui ne conviendront pas forcément à n’importe quelle personne soumise. C’est pour ça qu’il peut accepter ou non la soumission qui lui est offerte.

Concrètement, l’éducation d’un Maître pourrait s’apparenter à un mélange entre un coach en développement personnel pour stimuler et pousser au quotidien la personne qui lui est soumise, un meilleur ami pour son oreille attentive, un maître d’école un peu sévère pour lui donner des punitions qui rappelle le cadre de la relation et les limites à ne pas franchir, un psychologue qui sait analyser, répondre, et rassurer quand les angoisses et les traumas prennent le dessus.

Au vu de tout cela, il est facile de comprendre qu’un Maître, au-delà de l'étymologie du mot, est une posture qui demande une certaine maturité et une certaine expérience.

Si l'expérience s’acquiert avec le temps, la maturité s’acquiert avec du recul sur soi et une démarche de remise en question perpétuelle. C’est pour cela que j’ai toujours du mal à entendre de jeunes dominants chercher à se faire passer pour des Maîtres tant les responsabilités sont grandes et demandent un apprentissage préalable.

Il faut tout d’abord s’élever avant de pouvoir prendre sur soi la charge mentale d’une autre personne.
Je me dois également de mentionner un dernier point. 
On parle de relations Maître/esclave et non Dominant/esclave. Peut-être tout simplement parce qu’en plus de la notion de propriété qui est sous-entendue, la charge qui incombe au Dominant qui posséderait une esclave se rapproche beaucoup de celle que porte un Maître qui éduque une soumise. 


Pour en apprendre plus sur le BDSM, découvrez "Oui Monsieur" 130 questions sur les sexualités BDSM et Kinky.

Laisser un commentaire

Veuillez noter que les commentaires doivent être approuvés avant d'être publiés